Plongé dans des conditions extrêmes, Johan a réalisé une performance exceptionnelle en terminant 8ème du redoutable Menestrail, version Ultra. Il a bravé la tempête, la boue et un parcours infernal ! Un exploit où chaque pas reflète une volonté indomptable et une endurance hors norme !
Johan nous emmène dans les coulisses de son aventure :
«Le mythique Menestrail version Ultra sous stéroïdes »
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« La nuit, le vent (Darragh), la boue »
La boue et encore la boue avec 104 km et 3500 md+ composaient le menu de cette édition dantesque pour les 25 ans du Menestrail.
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« C’était Locunolé sur 104 km… »
J’ai appris à compter par 5, ça tombe bien c’est mon chiffre fétiche depuis toujours ! Les conditions étaient si dures et les ravitaillements si espacés (entre 23 et 35 km) qu’il fallait trouver des subterfuges pour progresser dans la nuit, sur ce terrain si escarpé du Menestrail.
Nous sommes 120 finishers sur 300 inscrits avec un groupe d’élites complètement évaporé ; ce trail n’était pas comme les autres, il fallait le vouloir plus que tout pour en finir !
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« La petite cité avec un sale caractère »
Ressenti -4 degrés, rafales de vent à 130 km/h, tout en remontant une cinquantaine de cours d’eau caillouteux et en franchissant de nuit d’innombrables vasières et buttes droit dans la pente. Je me considère désormais comme étant un coureur expérimenté… en toute humilité et respect envers mes amis coureurs !
Le départ est donné à 1h00 tapante le samedi 7 décembre. Depuis 18h00 la veille, il est question d’annuler la course en raison de la tempête Darragh. Grâce aux paroles rassurantes de l’organisation, la préfecture décide d’autoriser notre départ sous des conditions de vigilance météo orange, tout en se gardant le droit de stopper la course avant le lever du jour, quand le vent serai au plus fort.
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Excité de partir mais en maîtrisant ce que je fais, nous faisons la première boucle de 35 km jusqu’au Mont Bel-Air, le point culminant du département des côtes d’Armor. Une surprise nous attendait sur les 3,5 km avant le premier ravitaillement du gymnase : 50 minutes pour parcourir ce segment de la vallée de l’étang du Prioux où nous avons fait de l’escalade, du parkour et du défrichage au coupe-coupe.
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Je quitte désormais le gymnase pour la seconde boucle qui fera 69 km au total vers Hénon puis Ploeuc avec son fameux terrain de VTT et ses lacets type montagne !
« Si je repars du pk55 (base-vie) et que j’arrive au dernier ravitaillement pk84, alors je suis finisher »
Vers 8h30, le jour se lève, j’ai fait 65 km ; j’ai quitté depuis une heure la « base de survie » comme elle a été nommée par l’organisation… et je suis bien, j’allonge la foulée dans la forêt du château Saint-Carreuc avec mon groupe de 4 coureurs. Pas un mot, on progresse ! On est top 10 et derrière ça avance aussi, ou pas … on ne sait pas ….
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Le ravitaillement du pk80, au 84ème kilomètre évidemment est salvateur… une belle pause café, pistaches, soupe et un gel (oui oui tout en même temps Marianne n’en pouvait plus) et ça repart motivé à souhait !
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Vers le pk90, nous retrouvons la civilisation en reprenant le parcours du Grand Menestrail au ravitaillement de La Brousse dans lequel je ne m’arrêterais point car quelques 200 personnes sont réfugiées dans le grand barnum en raison d’une grosse averse de grêle ; cela me prive de l’accès aux denrées ! Mais quel bonheur de revoir des humains ! Cela me donne un second (83747839ème) souffle et je pars comme une furie vers l’arrivée.
Ça y est, l’arrivée que j’ai visualisée à peu près 2749593774929 fois, est devant moi ! Un dernier tour de piste à bloc (il faut respecter la piste quand même) et je pénètre dans le gymnase aux lumières tamisées et aux décors caractéristiques du Menestrail où Marianne m’attend pour nos retrouvailles, je suis ailleurs, nulle-part… mais dans le BONHEUR !
«Voiture douche dodo en mode PLS»
J’ai laissé de nombreuses plumes et grâce à Marianne je suis finisher ! Je n’ai jamais prononcé le mot abandon car c’est interdit, mais à chacune de mes arrivées, elles voyait dans mes yeux qu’à la moindre proposition de sa part j’aurais pu jeter l’éponge. Elle a eu les quelques mots nécessaires, m’a soigné pour repartir et la rejoindre chaque fois au point suivant.
Mon entorse au Faouët 5 semaines au préalable m’a contraint à réaliser ma préparation sur quasi-uniquement route/piste et m’a privé d’un travail de dénivelé si important.
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